12/02/2015

Automatisation, essentielle ou optionnelle pour le Cloud ? Mythes et réalités

Avec la première conférence dédiée à l’automatisation le 19 mars 2015 à Paris [1], affichant complet, faisons un état des lieux. L’automatisation est essentielle pour la flexibilité mais beaucoup de fournisseurs Cloud font pour l’instant l’impasse. L’analyse montrera les préjugés et le retour d’expériences.

Mythes et réalités

L’univers informatique peut être scindé en applications et en infrastructures.

Pour l’application, on parle de développement, d’intégration, de cycle en V ou de méthodes agiles. Jamais d’automatisation. Pourtant, une application obéit bien à la définition de l’automatisation : l’exécution de diverses tâches, en supprimant totalement ou partiellement l’intervention humaine. On parle même de mode interactif ou de batch, selon que l’humain intervient de temps en temps ou juste pour le déclenchement et la récupération des résultats.

Pour l’infrastructure, l’évocation de l’automatisation est rare. On parle de build et run, de consignes d’exploitation et de scripts. La phase de run induit bien une logique d’automatisme. L’équipe d’exploitation est chargée d’appliquer automatiquement des consignes sur occurrences d’événements tels qu’une saturation de disque ou une erreur système.

Tout porte à penser à un mythe, comme la liberté et la justice, une valeur dont on est fier mais qui porte une part d’imaginaire.

Chez Pilot Systems, l’automatisation est une réalité. C’est un choix et une obligation.

L’entreprise a choisi une vision unifiée sur l’informatique. Les applications et infrastructure font l’objet des mêmes égards. Les traitements sont formalisés et tracés pour une exécution automatique et une analyse dans le cadre de l’amélioration continue.

La justification de l’automatisme est difficile quand les équipes sont de taille importante. On crée des redondances de poste pour garantir une meilleure disponibilité du personnel et on récolte l’irrespect des procédures. C’est tellement tentant de faire les choses à sa façon, sous prétexte d’améliorer la procédure.

Automatiser et respecter des procédures, c’est une obligation pour les petites équipes avec un niveau d’exigence élevée. Il n’y a pas de temps pour la touche personnelle. Chacun doit être capable de poursuivre une activité sans se demander qui a été l’acteur précédent et sa manière de faire.

Essentielle ou optionnelle dans le Cloud ?

La question ne se pose pas si une machine virtuelle doit être opérationnelle en moins de 5 minutes et en mode 24/7. La question ne se pose pas pour les grands fournisseurs Cloud, tels qu’Amazon, Azure ou Google. L’automatisme est nécessaire quand on a des milliers, voire des millions de serveurs à gérer.

En fait, il faut nuancer ce propos avec les récentes pannes fracassantes. Leur analyse montre une application manuelle et incontrôlée, justifiée par le fait que l’équipement (réseau) de par son nombre ne justifie pas un automatisme. L’excuse ne tient pas quand un tiers des serveurs est impacté ou une ville entière se retrouve sans informatique.

En tant que Cloud broker, nous demandons systématiquement aux fournisseurs Cloud leur position sur l’automatisation. Avec le temps, nous ne sommes plus étonnés de la réponse. L’automatisation est une option :

  • Le Cloud est avant tout un arrangement financier, passant de CAPEX (dépenses d’investissement se traduisant par des achats) vers l’OPEX (dépenses d’exploitation se traduisant par des abonnements aux services Cloud). Il n’y a pas d’engagement pour une durée quelconque ou du 24/7 qui justifie l’automatisation ;

  • Le Cloud est une offre commerciale imposée par la direction à l’équipe opérationnelle. Comme le virage est stratégique et sans précision sur le mode opératoire, l’équipe poursuit les mêmes pratiques d’opérations manuelles centrées sur l’expertise de chacun ;

  • Le Cloud est vendu en mode SaaS et les fournisseurs n’éprouvent pas le d’automatiser les opérations sur l’infrastructure mutualisée ;

  • Les fournisseurs Cloud pensent que les arrivées dans le Cloud sont suffisamment échelonnées pour être traitées manuellement. Cela évite l’effort de formation sur l’automatisation.

Certains fournisseurs Cloud réalisent néanmoins qu’ils ont une épée de Damoclès :

  • Il y a un effet de seuil. L’absence d’automatisation ne semble poser aucun problème jusqu’à 10 clients. Au-delà, c’est le chaos mais il est difficile de faire le pompier et l’automatisation en même temps ;

  • La motivation des équipes est en risque. Recruté pour faire du Cloud, le personnel se retrouve à effectuer des opérations classiques d’infogérance et est prêt à écouter les sirènes de la concurrence, en forte demande sur les compétences Cloud.

L’automatisation est un mythe seulement pour les nouveaux fournisseurs Cloud qui doivent se dépouiller de leur héritage d’infogérance. Ce n’est pas une option car elle est la clé pour la flexibilité, l’élasticité, la résilience et la formalisation de la connaissance.
 

En tant que Cloud broker, Pilot Systems est vigilant non seulement sur la présence de l’automatisation mais aussi sa qualité, car ce sont des facteurs clés de satisfaction pour le client qui transpose son informatique dans le Cloud.


Notes :

[1] The Incredible Automation Day. 19 Mars 2015 http://tiad.paris/#progrm


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