Retour d'expérience Cloud : échecs et solutions
Le Cloud est rentré dans les moeurs
Sur son blog, T. Bittman nous partage l’expérience significative d’un client qui n’avait aucune idée du nombre de ses employés utilisateurs d’Amazon Web Services (AWS). Un audit a mis en évidence 10.000 comptes chez AWS, 10 fois plus que ce qui aurait pu être imaginé. Pire, 30% de la facture correspondait à des ressources réservées et oubliées… Des zombies qui coûtent chers à l’entreprise [1].
M. Bittman note que l’utilisation du Cloud augmente à une vitesse vertigineuse et une entreprise utilise en moyenne une cinquantaine de services provenant d’une dizaine de fournisseurs Cloud différents.
I. Denieul de l’AFP précise la situation française : “La France apparaît comme le pays européen avec le plus de fournisseurs différents : 52% des décideurs informatiques interrogés ont 5 fournisseurs Cloud ou plus (29% en Europe), 32% en ont six ou plus (17% en Europe) et jusqu'à 14% en ont 8 ou plus (8% en Europe).” [2]
L’utilisation courante du Cloud révèle des surprises
La situation globale est critique :
- Les fournisseurs ont fait des investissements lourds pour se transformer et créer des offres simples pour encourager l’adoption du Cloud. Ils entendent maintenant rentabiliser ces investissements avant de poursuivre l’effort avec de nouvelles offres.
- Les consommateurs ont enfin le pouvoir de faire leur marché parmi les différents fournisseurs. Mais ils créent de la complexité avec la multiplicité des fournisseurs à gérer.
Pour l’instant, le constat est amer : 52% des 150 entreprises et des 400 personnes interrogées se considèrent déçues par les promesses de réduction de coûts, d’agilité et de sécurité.
Des entreprises sont tentées de faire marche arrière, relève l'étude Sungard Availability Services qui baptise le phénomène de Cloud Hangover [3].
La situation sur le terrain est aussi préoccupante :
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Les intervenants du SI actuels ont une charge supplémentaire avec le Cloud au risque de développer du burn-out.
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Ils ont accepté la nouveauté du Cloud sans réaliser la charge de travail des tâches d’administration : contrats, règlements, surveillance et gouvernance.
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Ils s’aperçoivent que les bénéfices du Cloud, la réduction de coût, l’agilité et la sécurité profitent à d’autres, à la Direction générale ou à la DAF notamment.
“Recherche brokers pour enraciner le Cloud dans les entreprises”
Le métier de broker a été inventé pour éviter la marche arrière et encourager l’amélioration continue (kaizen [4]).
Les Cloud brokers se sont spécialisés selon le public visé :
- La Direction des Systèmes d’Information serait intéressée par les Places de marché (marketplace). Les grands comptes et les ETI ayant un nombre significatif d’applications, la volonté de les migrer et l’exécution peuvent prendre quelques années. Les DSI peuvent déléguer certaines opérations comme la création de machines virtuelles, la sauvegarde et le plan de reprise d’activité pour se concentrer sur les activités induites par la transformation numérique telles que la formation, la communication, voire une nouvelle organisation interne.
Pour l’instant, il n’y a pas d’équivalent d’eBay pour le Cloud. Une place de marché recense typiquement un ou plusieurs IaaS renommés, quelques offres nationales de sauvegarde et partage de fichiers, la bureautique ou le poste de travail à distance. Le supermarché avec les sections, rayons et gondoles est à bâtir.
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La Directions métiers serait intéressée par le portail provenant d’une Plate-forme de gestion du Cloud (Cloud management platform). La plate-forme permettant d’intégrer les règles et procédures à respecter absolument dans les grands comptes et les ETI. La création d’un environnement de formation, de tests de charge, une restauration en vue de vérification légale doivent être grandement facilitées pour les Directions métier. Le développement peut être fait par la DSI ou un fournisseur Cloud (CSP) qui veut créer une proximité et une valeur ajoutée avec ses clients.
Quelques CSP partagent leur interface de contrôle (VMware vCloud Director ou Microsoft System Center) ou personnalisent une interface à partir d’outils du marché (BMC, CA et HP). Mais certains ont déjà pris l’habitude de l’interface puissante d’Amazon Web Services ou Google, quitte à entretenir une informatique parallèle.
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La PME serait intéressée par un partenaire risque-bénéfice. La PME a un contexte et des contraintes spécifiques comme par exemple : une informatique totalement obsolète dont le budget généralement inférieur à 1% du CA, pas de personnel informatique et une visibilité financière à court terme. Elle a besoin d’un partenaire avec un profil hybride : rigoureux sur les pratiques à adopter pour contenir les risques et motivé à se créer une réputation dans le Cloud. Ensemble, ils visent la réduction de coûts, la possibilité de créer de nouveaux services et le SI dans le Cloud en six mois.
Les ESN hésitent. Certes, leur marge diminue et elles aimeraient évoluer au-delà des questions d’inter-contrat et de recrutement. Mais, elles pensent préserver leur profitabilité en évitant de nouveaux paris d’avenir.
Mission des brokers : éviter le Hangover
Pour éviter le Cloud hangover, la Direction peut faire appel au Cloud broker avec des missions précises, des carottes :
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Service aux métiers : le Cloud broker a l’expérience pour canaliser les efforts, bâtir des standards cohérents avec le contexte de l’entreprise et accélérer la livraison des services attendus par les métiers. Des services stables, opérationnels et faciles à utiliser dès le premier jour inspirent confiance et contribuent à la généralisation du Cloud.
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Service à l’IT : le Cloud broker doit avoir les outils pour diminuer la charge de travail relative aux tâches d’administration. D’ailleurs, si le Cloud broker était sollicité pour le choix du Cloud, il aurait intégré cette charge dans le choix du CSP. Un bon CSP doit savoir fournir des tableaux de bord mensuels et lisser la facturation sur l’année à l’instar des fournisseurs d’énergie.
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Protection des intérêts de l’entreprise : le Cloud broker scrute continuellement le marché pour alerter l’entreprise sur les nouvelles opportunités :
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Faut-il maintenir un développement maison avec l’apparition d’un nouveau service équivalent ?
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Les changements de prix du marché incitent-ils à renégocier les tarifs ?
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Le CSP a-t-il tenu les promesses ou faut-il envisager un changement à la date de renouvellement de contrat ?
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Les besoins de l’entreprise ou le rapport des utilisateurs au Cloud permettent-ils maintenant de nouveaux services, voire un nouveau CSP ?
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Le CSP en service est-il conforme à la réglementation imposée par le marché que l’entreprise veut pénétrer ?
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Le nombre de CSP en service ou de contrats peuvent-ils être réduits pour éviter la complexité ?
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Quelle préparation doit-on envisager maintenant pour le changement de CSP à opérer dans 3 ou 6 mois ?
Deux actions : faire appel à un broker et lui faire accélérer le déploiement du Cloud
Le Cloud est un avantage acquis pour les métiers : agilité, flexibilité et compétitivité.
C’est un capital qu’il faut sauvegarder avec des brokers et des carottes. Sinon, une marche arrière peut vite survenir.
Nous vous proposons un workshop pour approfondir le sujet.
L’offre est organisée pour optimiser temps et investissement : vos enjeux sont au centre de la réflexion, vous choisirez parmi les solutions concrètes celle qui vous parait la plus adaptée, vous déciderez du mode d’exécution, du calendrier et des échéances pour des bénéfices tangibles.
Références
[1] Cloud computing requires brokers and carrots, par Thomas Bittman, 20 février 2015 http://blogs.gartner.com/thomas_bittman/2015/02/20/cloud-computing-requires-brokers-and-carrots
[2] Source 01 Net "Le Cloud recèle des coûts cachés pour les entreprises"
[3] Sungard Availability Services. White paper | Cloud Hangover http://www.sungardas.co.uk/Case-Studies-and-Resources/White-Papers/Pages/White-Paper-Cloud-Hangover.aspx
[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Kaizen